OSER LA PAIX : LES CHEFS RELIGIEUX APPELLENT À METTRE FIN À L’ÈRE DE LA VIOLENCE


De Rome, ce 26 octobre 2025, a débuté la grande rencontre internationale pour la Paix dans l’esprit d’Assise « Oser la Paix » et organisée par la communauté de Santegidio.

La cérémonie inaugurale s’est déroulée au Parc de la musique et a introduit ces 3 jours de dialogues entre différents peuples de cultures et de religions différentes.

La séance inaugurale – présidée par Valérie Régnier, présidente de Sant’Egidio en France – a accueilli les interventions d’Andrea Riccardi, fondateur de Sant’Egidio, de Koko Kondo, Hibakusha (survivante du bombardement atomique d’Hiroshima, au Japon), du cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, du maire de Rome, Roberto Gualtieri, du président de la République italienne, Sergio Mattarella et de Sa Majesté Mathilde, reine des Belges.

Andrea Riccardi conclue son discours en affirmant : « Nous devons réaliser une irruption d’hommes et de femmes ordinaires dans l’histoire, sans violence, par la pratique du dialogue, avec des pensées fraternelles et des visions de paix. »

Dans son intervention, le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a évoqué l’esprit d’Assise comme guide pour ces jours de dialogue et de prière : « La paix n’est pas un résultat acquis : elle doit être recherchée, cultivée et osée »

Sa Majesté la reine Mathilde de Belgique a rappelé que « la paix est l’art de réconcilier les différences et de transformer l’adversaire en frère ».

Le sociologue Manuel Castells a offert une vision lucide et dramatique de la réalité contemporaine, décrivant ce qu’il a appelé « une immense géographie de l’horreur ».

Ahmed Al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, a rappelé la nécessité d’un monde fondé sur la justice et la fraternité : « Quand la justice disparaît, l’homme perd son humanité. » 

Koko Kondo, Hibakusha d’Hiroshima, a ému l’assistance en racontant son enfance avec des mots simples et déchirants. La survivante a ensuite évoqué la rencontre qui a changé sa vie : « Dix ans plus tard, mon père a participé à une émission de télévision aux États-Unis, où il a été interviewé avec le capitaine Robert Lewis, copilote de l’Enola Gay. Quand celui-ci, les larmes aux yeux, a dit “Mon Dieu, qu’avons-nous fait ?”, j’ai compris, à travers ces mots et ses larmes, qu’il n’était pas un monstre. Dans ce geste, j’ai trouvé la force d’arrêter de haïr : si je dois haïr, c’est la guerre que je dois haïr. Pensons aux enfants et à leur avenir. »

Le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens, a rappelé que la paix, dans la tradition juive, n’est pas une trêve fragile, mais « une flamme conquise dans les larmes ».

Le cardinal Matteo Zuppi a invité à ne pas se résigner à la logique de la violence : « La première façon d’oser la paix est de ne jamais cesser de la chercher. À la mondialisation de l’indifférence s’oppose la culture de la rencontre, à la mondialisation de l’impuissance s’oppose la culture de la réconciliation. Aujourd’hui, c’est une belle et grande opposition !

L’assemblée s’est conclue par une longue ovation, prélude aux journées de rencontres, de prières et de dialogues qui réuniront à Rome des leaders religieux et culturels du monde entier, dans l’esprit d’Assise et avec la conviction que « jamais sans l’autre » puisse devenir le mot d’ordre d’un nouveau temps de paix.